Le Houga est aujourd’hui un gros village situé à la limite des Landes à vocation principalement agricole et viticole. Sous l’Ancien Régime c’était une bastide du Bas-Armagnac stratégiquement importante sur la route de Nogaro à Mont de Marsan. Ville « juridiction » avec une compétence étendue sur plusieurs paroisses environnantes, Le Houga comprenait un tribunal civil, criminel et politique, un greffe et des organes de procédure tels que procureurs, avocats ou praticiens et sergents, un bureau des fermes du Roy et un bureau de la foraine. Des chirurgiens et de nombreux artisans (charpentiers, tisserands, vignerons, rodiers, forgerons, barbiers) exerçaient en ville dans les campagnes. C’était aussi un marché-relais réglementé doté de halles à proximité du Marsan, du Gabardan et de l’accès à l’Adour. Enfin Le Houga avait la réputation de réunir une certaine élite sociale régionale, des « messieurs » nobles ou bourgeois vivant noblement, propriétaires terriens, soit une vingtaine de familles qui tenait le haut du pavé avec plus ou moins de bonheur.

L’Armagnac était placé au milieu du croissant protestant français qui s’étendait du nord-ouest au sud-est, depuis Caen, Saumur et La Rochelle jusqu’au Diois et les vallées vaudoises de Savoie, avec une pointe méridionale vers le Béarn. L’Armagnac n’était que minoritairement protestant. La masse de la population était restée fidèle au catholicisme mais le calvinisme protestant y avait ses lieux de culte et avait pénétré profondément le tissu social de la noblesse, de la bourgeoisie des villes et de certaines catégories d’artisans. Dans des villes comme Mauvezin, Puycasquier ou Monfort le culte protestant était majoritaire. Le Bas-Armagnac ou bas-comté, à la frontière occidentale, était placé sur un axe reliant les centres protestants de Labastide et Saint-Justin au nord et le Béarn au sud.

Au milieu de cet axe se trouvait la ville et juridiction du Houga. Dans cette petite ville la quasi-totalité des familles nobles et bourgeoises avait embrassé le calvinisme. L’église était devenue temple protestant au XVIe siècle mais à partir de 1650 une partie des huguenots semble avoir commencé à abjurer. Un noyau dur persista, résistant notamment aux conversions forcées.

Aujourd’hui les archives d’état civil départemental sont numérisées dans tous les départements (hors Ile de France) sauf quatre. Parmi ces quatre départements qui n’ont pas été numérisés figurent le Gers et les Hautes Pyrénées, départements les plus intéressants pour les familles du Houga. Patience donc, il restera du travail pour les générations futures. L’état civil ayant été à 95% exploité pour ce qui nous concerne, il restera des centaines de mètres linéaires de minutes notariales à déchiffrer, ainsi que l’enregistrement des actes, les insinuations et les archives ecclésiastiques. Les archives départementales ont déjà constitué une mine de renseignements. Au Houga, seulement trois notaires ont fourni la matière de ce site. Les notaires en exercice aujourd’hui continuent de déposer chaque année des mètres linéaires de minutes parfois très anciennes : entre 2010 et 2018 des dépôts de notaires du 16ème siècle ont été effectués, alors que l’obligation de dépôt court dès les 100 ans d’ancienneté. Aucun de ces dépôts ne concernait la juridiction ou le voisinage du Houga. Plusieurs dizaines de notaires d’Ancien Régime de l’Armagnac ont disparu. Une liste a été dressée par un généalogiste professionnel, M. Baqué. Certains de ces notaires ont été vus par des érudits jusqu’au début du 20e siècle car leurs actes sont reproduits textuellement, et non juste cités, dans des études ou dans diverses revues. Que sont devenus ces documents ? On peut espérer les voir réapparaître un jour.

Ce site internet a pour objet de rendre accessible une bibliothèque de documents numérisés réunis au fil de recherches historiques et généalogiques. Elle concerne en très grande majorité le 17e et 18e siècle, avec quelques références au 16e et 15e siècles. A partir de 1650 la lisibilité des documents commence à être très raisonnable. Leur consultation et leur téléchargement sont gratuits.

Nous remercions le personnel et la direction des Archives des départements 31 (Toulouse), 32 (Auch), 40 (Mont de Marsan), 64 (Pau) et 82 (Montauban) pour leur aide. Notre gratitude va aussi aux familles Lacome d'Estalenx, Dubosc de Pesquidoux et du Moulin de Labarthète pour les archives privées qu'ils ont bien voulu mettre ainsi à disposition, à MM. les abbés Duffau et Loubès, anciens curés du Houga et de Laujuzan pour leurs éclairages, enfin à M. Jean-François Le Nail pour ses inestimables recherches initiales. 

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